Le premierà troubler ce silence. Sur cette sorte de banquise polaire
qui, detoute éternité, n’avait pas formé un seul brin d’herbe,
j’étais,comme une semence apportée par les vents, le premiertémoignage
de la vie. Une étoile luisait déjà et je la contemplai. Je songeai que
cettesurface blanche était restée offerte aux astres seuls depuis
descentaines de milliers d’années. Nappe tendue immaculée sous leciel
pur. Et je reçus un coup au cœur, ainsi qu’au seuil d’unegrande
découverte, quand je découvris sur cette nappe, à quinzeou vingt mètres
de moi, un caillou noir. Je reposais sur trois cents mètres d’épaisseur
de coquillages. carrera lunettes de soleil
L’assise énorme, tout entière, s’opposait, comme une preuvepéremptoire,
à la présence de toute pierre. Des silex dormaientpeutêtre dans les
profondeurs souterraines, issus des lentesdigestions du globe, mais quel
miracle eût fait remonter l’und’entre eux jusqu’à cette surface trop
neuve ? Le cœur battant, jeramassai donc ma trouvaille : un caillou dur,
noir, de la taille dupoing, lourd comme du métal, et coulé en forme de
larme. Une nappe tendue sous un pommier ne peut recevoir que
despommes, une nappe tendue sous les étoiles ne peut recevoir quedes
poussières d’astres ; jamais aucun aérolithe n’avait montréavec une
telle évidence son origine. Et, tout naturellement, en levant la tête,
je pensai que, duhaut de ce pommier céleste, devaient avoir chu
d’autres fruits. Jeles retrouverais au point même de leur chute,
puisque, depuis descentaines de milliers d’années, rien n’avait pu les
déranger.Puisqu’ils ne se confondraient point avec d’autres matériaux.
Et,aussitôt, je m’en fus en exploration pour vérifier mon hypothèse. carrera lunettes
Elle se vérifia. Je collectionnai mes trouvailles à la cadenced’une
pierre environ par hectare. Toujours cet aspect de lavepétrie. Toujours
cette dureté de diamant noir. Et j’assistai ainsi,dans un raccourci
saisissant, du haut de mon pluviomètre àétoiles, à cette lente averse de
feu. Mais le plus merveilleux était qu’il y eût là, debout sur le
dosrond de la planète, entre ce linge aimanté et ces étoiles,
uneconscience d’homme dans laquelle cette pluie pût se réfléchircomme
dans un miroir. Sur une assise de minéraux un songe estun miracle. lunettes carrera pas cher
Et je me souviens d’un songe… Échoué ainsi une autre fois dans une
région de sable épais,j’attendais l’aube. Les collines d’or offraient à
la lune leur versantlumineux, et des versants d’ombre montaient
jusqu’aux lignes departage de la lumière. Sur ce chantier désert d’ombre
et de lune,régnait une paix de travail suspendu, et aussi un silence
de piège,au cœur duquel je m’endormis. Quand je me réveillai, je ne vis
rien que le bassin du cielnocturne, car j’étais allongé sur une crête,
les bras en croix et faceà ce vivier d’étoiles. N’ayant pas compris
encore quelles étaientces profondeurs, je fus pris de vertige, faute
d’une racine à quoime retenir, faute d’un toit, d’une branche d’arbre
entre cesprofondeurs et moi, déjà délié, livré à la chute comme
unplongeur. Mais je ne tombai point. De la nuque aux talons, je
medécouvrais noué à la terre.
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